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Evaluation multi-factorielle

jeudi 21 mai 2020

La prise de décision est une des activités principales du joueur d'échecs. Le choix de chaque coup détermine l'évolution de la partie. Il repose sur l'évaluation stratégique de la position, sur le calcul de variantes, sur l'intuition, sur des facteurs psychologiques et émotionnels. Lorsque le temps de réflexion manque, le sens pratique impose de réduire le calcul à sa portion congrue. La pression du temps ne permet pas de s'appesantir longtemps sur une position. L'intuition prédomine. Au cours de milliers d'heures passées à jouer ou à étudier des parties, le joueur expérimenté a assimilé des montagnes de motifs tactiques et stratégiques lui permettant de faire le bon choix sans avoir recours à une analyse approfondie de la position. Il connaît les forces et les faiblesses des différentes structures de pions, l'importance de l'initiative, de l'insécurité du Roi, de l'activité des pièces. Il a assimilé le principe des deux faiblesses pour faire rompre la position de son adversaire. Il a longuement élaboré un répertoire d'ouverture pour provoquer des milieux de parties qui conviennent à son style de jeu, il maîtrise les principales finales qu'il est capable de jouer sans réfléchir. Mais la connaissance des grands principes ne suffit pas. Chaque position a ses spécificités et doit être évaluée indépendamment d'acceptions d'ordre général. C'est en particulier le cas lorsque de multiples paramètres contradictoires viennent brouiller l'évaluation et par conséquent la prise de décision. La structure de pions peut être en ruine, les pions sont isolés, les finales s'annoncent cauchemardesques mais le contrôle des lignes ouvertes rend la situation du Roi adverse précaire. Dois-je améliorer la structure de pions ou développer une attaque sur le Roi au prix d'autres concessions ? Le joueur d'échecs se pose en permanence ce type de question.

La transformation d'un type de finale en un autre requiert beaucoup de justesse dans l'évaluation. C'est en particulier le cas des transitions en finales de Roi et pions qui ne laissent aucune marge d'erreur.

L'idée de cet article m'est venue à la suite d'une partie jouée en ligne à la cadence blitz de 3 minutes plus 2 secondes par coup. Mon adversaire m'a contraint à dépenser beaucoup de temps pour résoudre de difficiles problèmes d'ouverture dans la défense Grünfeld. Survivant au milieu de partie, j'ai atteint une finale de pièces mineures (Fou contre Cavalier) avec une structure de pions typique de l'ouverture. Les blancs ont une majorité centrale mais les noirs ont une majorité sur l'aile Dame susceptible de créer un pion passé éloigné. La position est équilibrée mais, pressé par le temps, je me suis fié à un grand principe que je pourrais énoncer simplement par "un pion passé éloigné gagne en finale de Roi et pions". En une fraction de seconde, j'ai provoqué la finale espérée avant d'abdiquer quelques coups plus tard. Dans cette position, l'activité du Roi adverse prédominait sur le fameux principe. Une évaluation concrète de toutes les caractéristiques de la position aurait été nécessaire pour choisir le bon plan.

J'ai donc voulu partager l'analyse de cette finale instructive :



La photographie qui illustre cet article est au crédit de falconp4 du site Pixabay.

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Exercice tactique



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