Les échecs modernes joués au plus haut niveau ne s'embarrassent pas des grands principes édictés par les anciens. Il a souvent été reconnu que ces principes étaient trop dogmatiques. Les exceptions à la règle sont très nombreuses. De nos jours, chaque position nécessite une approche plus concrète.
L'exemple récent que je vous propose a été joué en Suisse, au tournoi de Bienne, entre deux joueurs appartenant à l'élite mondiale : le n°1 chinois Wang Hao et le Grand-Maître Moldave Viktor Bologan. Ce dernier nous propose une manoeuvre de Fou étonnante dans une des grandes lignes du gambit Benkö. Il concède la perte de plusieurs temps afin de provoquer un affaiblissement de la position blanche. Si le résultat de la partie n'a pas été en sa faveur, le traitement original de l'ouverture n'en est sans doute pas la cause. Nous verrons à l'avenir si d'autres joueurs osent reproduire cette idée provocatrice.
Ce billet est illustré par une photographie de Pal Benkö issue de Wikipedia.