Les Olympiades d'échecs sont une occasion rare de confrontations inhabituelles entre joueurs de l'élite et joueurs (relativement) plus modestes. Dans le match de la seconde ronde des récentes Olympiades d'Istanbul, les Etats-Unis affrontaient la Lithuanie. Le premier échiquier opposait l'américain Hikaru Nakamura, joueur du top 10 mondial, au Grand-Maître Vidmantas Malisauskas. J'ai suivi la fin de partie en direct sur Chess TV. Le temps de réflexion restant n'était pas visible mais le joueur lithuanien paraissait très nerveux et en retard à la pendule. Son adversaire, au contraire, dégageait une impression de grande sérénité. Quatre Dames apparurent sur l'échiquier, ce qui laissait présager une fin sanglante mais un échange fût rapidement provoqué pour obtenir une position qui m'a semblé, comme au commentateur, très proche du partage du point. Les noirs paraissaient même jouir d'une légère initiative. Je fus donc surpris de constater que Nakamura jouait pour le gain alors qu'il pouvait aisément forcer une répétition de coups.
Je vous propose l'analyse de cette fin de partie qui semblait confortable pour les noirs.
La fatigue due à la longueur de la partie associée au manque de temps de réflexion ont joué un rôle déterminant dans la faiblesse du jeu du Grand-Maître Lithuanien dans cette finale. Nul doute que sans cette pression il aurait trouvé le chemin pour annuler cette position. Nakamura a été très impressionnant d'un point de vue pratique. Il n'a cessé de poser des problèmes à son adversaire jusqu'à le pousser à la faute.
Ce billet est illustré par une photographie de Hikaru Nakamura issue de Wikipedia.