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Le palmipède épingle la FFE

mardi 29 décembre 2020

Le 25 novembre dernier, la une du Canard enchaîné titrait par un jeu de mot "La gestion très cavalière de la Fédération française des échecs". Depuis sa création en 1915, le célèbre hebdomadaire satirique traque avec un humour féroce toutes sortes de dysfonctionnements. Qu'il s'agisse d'atteintes aux libertés, de turpitudes ou d'excès des pouvoirs de tous bords, le journal a souvent révélé des affaires politiques et financières de première importance. Sa parution hebdomadaire est redoutée car il n'a pas pour habitude de tresser des couronnes de laurier à ceux qu'il épingle dans ses colonnes. Le général de Gaulle ne s'interrogeait-il pas chaque semaine en feuilletant le journal "Que dit de moi le volatile ?".

Faut-il se réjouir que l'un des plus anciens et des plus respectés des grands média nationaux s'intéresse à la gestion de la FFE par son président, le Grand-Maître Bachar Kouatly ?

Selon le vieil adage « Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en », certains prétendront que tout ce qui attire le regard sur le monde des échecs est bénéfique au développement de notre sport. Je ne partage pas cet avis. Une image, une marque se construisent sur le temps long. A l'heure de la circulation instantanée de l'information ou toutes les opinions semblent se valoir, une réputation peut être écornée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Né en Orient, le jeu d'échecs a atteint l'Occident au Moyen-Âge en accompagnant la circulation des savoirs et des pratiques artistiques. Celui que l'on nomme "le Roi des jeux et jeu des Rois" a une longue histoire qui a accompagnée les puissants de ce monde. Malgré la démocratisation de sa pratique, malgré l'ascendance de l'aspect sportif sur l'aspect artistique, malgré la chute de l'homme face à la machine, il continue de valoriser ce qu'il y a de plus noble en nous. Ce prestige auprès d'un large public assure sa pérennité au delà des modes. Il doit être préservé.

L'article du Canard contribue à déboulonner le jeu d'échecs de son piédestal. Signé du pseudonyme Jérôme Canard en page 4 du journal, il est titré "La Fédération des échecs a une case en moins". Se référant à des rapports de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (accessibles depuis le 5 octobre 2020 sur le site de la FFE), l'article dénonce des dépenses sans justificatifs. Il révèle aussi la baisse continue du nombre de licenciés depuis 2013, la dégradation des relations entre certains joueurs de l'élite française et le président de la Fédération ainsi que d'éventuels conflits d'intérêts. Il est possible de consulter l'intégralité de l'article sur le site de la FFE. S'il ne contient pas de révélations sensationnelles ou d'informations que le microcosme des échecs français ne connaissait déjà, il diffuse auprès d'un large public les difficultés de notre modeste Fédération.

Mis en cause, Bachar Kouatly n'a pas tardé à se défendre bec et ongles en publiant les e-mails échangés avec le journaliste du Canard sur le site de la FFE. Il dénonce un article orienté. Pan sur le bec ?

Nous ne porterons ici aucun jugement sur le fond d'un déballage médiatique qui intervient, il est important de le préciser, à l'heure ou la campagne de succession pour la présidence de la FFE fait rage. La liste du président sortant affronte celle conduite par le Grand-Maître Eloi Relange.

Ceci n'expliquerait-il pas cela ?

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